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LES BELLES-DE-NUIT.

— Et nous irons loin ensemble, milord !… Examinez-moi donc le nœud de cette intrigue !… Comme c’est arrangé !… Comme tous ces personnages y jouent leur rôle sans le savoir !

Robert oubliait, volontairement bien entendu, que c’était M. le marquis de Pontalès qui avait tenu en réalité dans sa main les fils de cette merveilleuse intrigue, et que lui, Robert, y avait joué un rôle, important il est vrai, mais au profit de M. le marquis.

Il continua, tandis que Montalt s’inclinait en signe d’approbation entière et sans réserve :

— Il n’y a pas à dire !… Ce n’est point là une histoire de poignard et de poison, où des bandits subalternes jouent quelques milliers de francs contre la chance du bagne… Pas de moyens violents… rien que des combinaisons où la loi pénale n’a rien à voir… On entre chez les gens… on s’assied à leur place… on les prie poliment de sortir… et voilà !

Montalt se leva, et ce mouvement, qui mit en lumière les beaux traits de son visage, montra en même temps d’une façon plus apparente la pâleur de son front et le cercle bleuâtre qui se creusait au-dessous de ses yeux. Il avait toujours la main droite appuyée contre son sein sous la toile de sa chemise.

— Pas un moyen violent ! reprit Robert en