Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
LES BELLES-DE-NUIT.

Paris… Nous ferons encore plus d’une bonne affaire ensemble. À vous revoir, mes braves !… Ah ! j’oubliais… maître le Hivain, qui n’ose pas entrer de peur des épées, et qui vous a joué le présent tour, me prie de vous dire qu’il ne mourra pas content à moins de se faire hacher en mille pièces pour votre service !…

Robert et Blaise avaient disparu…

Quelques instants après, un domestique entra, portant le souper commandé par le maître de Penhoël. Bibandier et maître Protais le Hivain s’attablèrent gaiement.

C’était plaisir de les voir se frotter les mains et rire, avant d’attaquer la succulente poularde qui fumait au milieu de la table.

— Il fallait bien que ce souper-là fût mangé enfin par quelqu’un !… dit Macrocéphale.

— À votre santé, M. de la Chicane ! riposta Bibandier en versant deux pleines rasades. Nous sommes les maîtres ici pour ce soir !

Chacun d’eux porta son verre à ses lèvres ; mais, au lieu de boire, ils se levèrent vivement et avec respect.

M. le marquis de Pontalès, qui était entré sans bruit, venait de se mettre à table.

L’ancien uhlan et l’homme de loi restaient debout, le verre à la main, tout décontenancés.