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CHAPITRE XVIII.

Penhoël écoutait, la tête haute, l’œil fixe. Il semblait ne point comprendre.

Dans la nuit de la Saint-Louis, Robert et Pontalès, après avoir mis tour à tour en usage auprès de lui les menaces et les promesses, avaient enfin frappé le grand coup.

On avait exhibé les papiers enlevés par Cyprienne et Diane à maître le Hivain et reconquis par Bibandier. C’étaient des faux matériels : René avait contrefait l’écriture de son frère et fabriqué de prétendus pouvoirs, à l’effet de vendre le patrimoine de Louis, qu’il croyait mort.

Le véritable instigateur de ces actes criminels était bien maître Protais le Hivain, poussé lui-même par Robert et Pontalès ; mais la justice ne connaît que le coupable de fait.

C’était la main de René qui avait tracé les fausses signatures.

Il dut céder.

Il n’avait plus, désormais, un pouce de terre en sa possession.

— Comme M. le vicomte peut le penser, reprit Macrocéphale en grimaçant un doucereux sourire, je me suis mis en quatre pour le tirer de là… Mais où il n’y a plus rien, on ne peut rien faire… Mes efforts dévoués n’ont abouti qu’à obtenir un délai convenable.