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LES BELLES-DE-NUIT.

« … Vous avez des devoirs à remplir dont vous ne vous doutez pas, Louis. À Dieu ne plaise qu’un reproche tombe de ma plume pour aller troubler vos joies si vous êtes heureux, ou accroître vos peines si vous souffrez… mais il faut bien vous le dire : Descendez au fond de votre conscience et souvenez-vous… L’exil volontaire n’est permis qu’à celui qui se voit seul au monde, et vous n’êtes pas seul !… »

— En ai-je trop sauté ?… s’écria René qui retourna la page ; le diable s’en mêle, je crois !… je ne comprends plus… La lampe s’éteint, et mon flacon se vide… Ah ! si Robert de Blois était là pour m’aider !…

Comme il tournait les feuillets au hasard, le papier s’échappa de sa main tremblante. Il se baissa pour le ressaisir ; les veines de son front se gonflèrent.

— Je suis de sang-froid…, murmurait-il ; j’ai fait exprès de ne pas boire… Il faut du calme pour juger… Écoutez, écoutez !… Voici bien ce que je cherchais !…

« … Revenez, Louis, je vous en supplie, revenez… »

— Mais qu’y a-t-il donc ensuite ?… Oh ! oh !… l’encre a blanchi ! le papier et l’écriture sont de