douloureuses qui emplissaient leurs cœurs.
Il y avait de cela une heure. Les chandelles touchaient à leur fin, et la tasse de fer-blanc restait toujours vide.
Celle des deux jeunes filles qui tenait la harpe en ce moment laissa tomber ses bras le long de ses flancs.
— Mon Dieu !… mon Dieu !… murmura-t-elle, nous allons donc mourir !…
L’autre jeune fille s’approcha d’elle et la serra contre son cœur.
— Du courage ! ma pauvre Cyprienne…, lui dit-elle ; chantons encore une fois… peut-être que la sainte Vierge aura pitié de nous.
Celle qu’on nommait Cyprienne s’appuya contre le poteau du réverbère, et posa ses deux mains sur sa poitrine.
— Diane…, dit-elle en pleurant, je n’ai plus de force !… Souffre-t-on longtemps ainsi avant l’heure de la mort ?
Diane toucha du revers de sa main son front pâle qui brûlait ; ses yeux étaient secs ; mais on y voyait une sorte d’égarement.
— Si seulement il n’y avait que moi à souffrir !… murmura-t-elle en lançant vers le ciel un regard de reproche ; écoute, ma petite sœur… repose-toi… Je suis la plus forte, tu sais bien… je vais chanter toute seule.