le détestent… On leur monterait la tête… et qui sait si un beau jour nous ne chasserions pas le vieux renard de son propre château de Pontalès ?
Le baron Bibander se frotta les mains.
— Je me chargerais de l’exécution, s’écria-t-il. Ah ! M. le marquis… ce serait drôle, allez !
Il cambra sa longue taille et fit mine de chiffonner son jabot.
— Allez, mon cher ! reprit-il en s’adressant à Pontalès absent, avant de partir, je vous permets de manger un morceau à l’office… L’insolent ! s’interrompit-il.
— Avant tout, dit Blaise, il y a un petit inconvénient… N’est-ce pas à cinq cent mille francs que s’élève le taux du réméré ?
— Juste.
— Nous ne les avons pas, ce me semble ?
— Gagnons-les.
— Je le veux bien… mais comment ?
— Je ne dis pas que ça se fera tout seul… mais, ce soir, nous aurons un pied à l’hôtel de milord : profitons-en… Que chacun de nous prenne sa part de besogne… Toi, Blaise, avec ton air sans-souci, lève un peu la carte des localités… Toi, Bibandier, tâche de savoir où se nichent ces diamants qu’on arrache avec les dents, comme des morceaux de sucre candi…