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CHAPITRE II.

allez à l’office souper avec vos pareils… » Saperlotte !… Le vieux malhonnête !… Je ne lui pardonnerai jamais cela !

— Deux fois dix mille et quinze mille, reprit Robert qui avait attendu patiemment la fin de la précédente tirade, font trente-cinq mille francs… Depuis six semaines nous vivons là-dessus et nous vivons bien… pourtant, grâce à notre commerce, nous avons une cinquantaine de mille francs en caisse.

— Ça ne va pas trop mal.

— Sans doute… mais pour réaliser certaine idée que je veux vous soumettre, cela va beaucoup trop lentement… Certes, nous sommes en belle passe… si, comme je le crois d’après les nouveaux renseignements pris là-bas, l’aîné de Penhoël, notre fameux oncle d’Amérique, est de retour en France ; nous arrivons, par ma chère petite fiancée Blanche, à un superbe héritage…

— Nous ! répéta Bibandier d’un ton caressant.

Blaise secoua la tête.

— Mes bons amis, dit Robert, il est manifeste que nous n’épouserons pas tous les trois ma jolie fiancée… mais il y a dix à parier contre un que l’oncle d’Amérique fera le diable… Vous savez qu’il passe pour un rude gaillard !… J’aurai besoin de votre aide, et toute peine mérite sa-