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CHAPITRE II.

— C’est comme une horloge ! murmura l’ancien uhlan.

— Oh ! oh ! mon vieux, s’écria Robert, tu parles vrai en croyant rire… c’est en effet une mécanique… une mécanique dont les rouages subtils et compliqués s’engrènent d’une façon merveilleuse.

Blaise et Bibandier écoutaient bouche béante. Ils firent seulement un peu la grimace lorsque Robert ajouta :

— Ces notions préliminaires étant posées, je suis obligé d’appeler l’algèbre à mon secours pour expliquer le mécanisme de mes combinaisons.

— Sais-tu l’algèbre, toi, l’Endormeur ?… demanda Bibandier.

— Non… Et toi ?

— Moi, mon éducation a été tournée entièrement vers la littérature… C’est égal, Américain, va toujours !

— J’établis une progression géométrique…, reprit Robert en feuilletant ses notes comme un avocat qui plaide ; le nombre des termes importe peu, et la raison de ma progression est invariablement le nombre deux, puisque la série des coups double toujours la mise pour le gagnant quel qu’il soit, ceci dans le jeu simple.

« Je dis donc : a est à b comme b est à c,