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LES BELLES-DE-NUIT.

étourderie, M. le baron revint s’asseoir au devant de sa glace.

— Pour en finir une bonne fois avec Montalt, reprit Robert, je suis moralement certain que la volonté d’essayer quelque aventure ne lui manque pas… Seulement il n’est pas très-fort, et comme, d’un autre côté, il se sent riche, rien ne le presse… Mais si l’on parvenait à lui persuader que, sans danger aucun, on peut faire une rafle honorable, vous verriez comme il sauterait !

— Le vin chaud de M. le chevalier ! dit le garçon.

Les deux autres garçons qui suivaient ajoutèrent :

— Le punch de M. le comte !

— Le bichof de M. le baron !

Les trois gentilshommes se versèrent à boire.

— Je l’ai sondé…, poursuivit Robert ; cet homme-là n’a pas du moins le défaut d’être hypocrite… Vous lui diriez que vous avez volé le tronc des pauvres dans une église, qu’il trouverait cela tout simple… Mais ce qui le séduit par-dessus tout, c’est l’idée de faire sauter comme cela, l’une après l’autre, toutes les banques des maisons de jeu de Paris.

— À la santé de ta martingale ! dit Blaise.

— À la sandé té dâ mârdingâle !… répéta le