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LES BELLES-DE-NUIT.

— Contre mon père !…

— Je n’ose pas vous dire cela… votre père est à la merci des Pontalès… Et le jeune comte Alain vous aimait…

— Oh !… fit Blanche effrayée.

Puis elle ajouta en se serrant contre Robert :

— Merci, M. de Blois… merci de m’avoir sauvée !

Blanche ne gardait pas l’ombre d’un doute. Elle monta en voiture à Redon, confiante et pleine d’espoir de retrouver sa mère.

Comme elle n’avait aucune idée des distances, la route de Redon à Rennes put s’allonger pour elle bien au delà des limites de la Bretagne, et quand elle montra enfin quelques soupçons, Robert en fut quitte pour inventer une nouvelle histoire.

Ils voyageaient en chaise de poste et avec une grande rapidité. Ils arrivèrent à Paris quelques heures après la diligence qui portait Montalt et nos deux jeunes gens.

Tout d’abord, ils descendirent dans leur ancien quartier, afin de prendre langue et de connaître un peu l’état de la place.

Blanche, malade, passait ses jours au lit et demandait sa mère.

Au bout d’une demi-semaine, on vit arriver Lola, que le vieux Pontalès avait mise honnête-