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Vers cette même heure, un cavalier suivait la route de la Gacilly à une demi-lieue de Redon.

Ce cavalier avait la même pensée que Madame, et son cœur joyeux battait bien fort au souvenir de Blanche qu’il allait revoir.

C’était Vincent de Penhoël arrivant de Brest, à l’aide des pièces d’or que Berry Montalt, le nabab de Mascate, lui avait données.

Vincent avait payé le capitaine anglais et s’était dirigé vers l’Ille-et-Vilaine, sans passe-port, au risque de tomber entre les mains de la justice. Il était si pressé de revoir Penhoël !

Il poussait son cheval, et ne s’inquiétait guère plus que Madame de l’orage menaçant, qui courbait déjà les branches flexibles des taillis.

Comme il arrivait à la hauteur du bourg de Bains, dans ce même chemin creux où nous avons vu l’armée du uhlan Bibandier arrêter jadis Robert et Blaise, il entendit au-devant de lui le pas d’un cheval, et l’instant d’après un cavalier passa au grand galop à son côté.

Vincent crut apercevoir confusément que le cheval portait un double fardeau, un homme et une femme.

Cela ne le regardait point assurément, et pourtant son cœur se serra.

Sans se rendre compte de ce qu’il faisait, il