Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.

crètement et juste assez haut pour que tout le monde pût les entendre.

— Oh !… mademoiselle !… se récrièrent les vicomtes.

Madame veuve Claire Lebinihic et la chevalière adjointe ouvraient les yeux et les oreilles, flairant une médisance de haut goût.

La Romance baissa la voix davantage et leva ses regards au ciel.

— Je ne connais pas ces choses-là !… murmura-t-elle, mais on dit que quand les jeunes filles ont été trompées…

— Ça arrive tous les jours !… interrompit madame Claire Lebinihic.

— Et voyez !… reprit la Romance encouragée, voyez si Roger et ce vagabond d’Étienne ont osé paraître à l’enterrement !…

On chercha des yeux les deux jeunes gens.

— C’est vrai !… dit un des vicomtes, je n’avais pas songé à cela.

Et dans l’esprit de chacun la mémoire des deux filles de l’oncle Jean fut ternie.

Le convoi atteignait la partie du cimetière où se trouvaient les sépultures des Penhoël. Les trois Grâces Baboin gardèrent le silence, contentes désormais d’avoir jeté quelques fleurs sur ces pauvres tombes…

L’aspect du cimetière était triste et morne,