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— Il nous en reste de bonnes !… répliqua-t-il ; chaque fois que Penhoël a vendu une pièce de terre appartenant à l’aîné, il lui a fallu faire un faux de plus… C’est pour cela que j’ai morcelé les ventes et multiplié les contrats.

— Vous êtes un homme d’or !…

— Je connais assez passablement mon état !… et, sans parler d’autre chose, il m’a fallu, dans le principe, une certaine triture, que j’oserai dire assez rare, pour constituer cet aventurier de Robert qui arrivait un pied chaussé et l’autre nu, pour le constituer, dis-je, en quelques semaines, créancier de Penhoël pour une somme assez importante ! Il est vrai que ce coquin de Robert avait attaqué l’affaire avec un entrain admirable… Si vous l’aviez vu lorsqu’il arriva au manoir, il y a trois ans, avec son domestique Blaise !… Pour ma part, j’aurais fait serment qu’il était millionnaire !… Et puis, il avait deux jolies cordes à son arc, cet homme-là : le roi de carreau et la dame de cœur !…

Macrocéphale se mit à rire.

— Vous sentez bien, reprit-il, que je veux parler de la Lola. Ce Robert est un gaillard après tout… Il a beaucoup faibli depuis qu’il a quelque chose à perdre… mais le jour où il redeviendrait un aventurier sans feu ni lieu, je ne voudrais pas me frotter à lui !… Franche-