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beaucoup de sens, et je crois que vous avez des idées très-justes sur M. Robert de Blois… Mais nous avons encore besoin de lui jusqu’à la fin de cette affaire… Quand il en sera temps (il mit sa main sur l’épaule de Macrocéphale), soyez sûr que je saurai faire la part de mes vrais amis… Il y a dans le pays bien des gens qui ne vous valent pas et qu’on regarde comme des gros bonnets, maître le Hivain… Viennent les événements que nous préparons, je vous promets, moi, que vous aurez plus d’un jaloux entre Redon et Carentoir !

Ces paroles étaient douces comme miel aux longues oreilles de Macrocéphale ; il écoutait et faisait d’avance le gros dos en songeant à son importance prochaine.

— Mais il faut d’abord que Penhoël disparaisse…, reprit le marquis en baissant la voix ; je vous parle franc, comme vous voyez… Il ne s’agit pas de lui enlever la moitié de sa fortune… les deux tiers, les trois quarts… les quatre-vingt-dix-neuf centièmes !… Il faut qu’il soit forcé de fuir et qu’on n’entende plus jamais parler de lui : sans cela, rien de fait !

Macrocéphale se frotta les mains.

— À la bonne heure !… s’écria-t-il, j’aime à voir comprendre les affaires de cette façon-là !… ça s’appelle au moins trancher dans le vif !… Eh