Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Qu’on attende !… voulut répondre Penhoël.

Mais Robert et les deux Pontalès s’étaient levés déjà.

Quand le maître vit son adversaire lui échapper ainsi, son front s’empourpra, et sa lèvre blême trembla de colère.

Sa langue épaissie balbutia des reproches inintelligibles.

Robert et Pontalès le prirent chacun par un bras, tandis que Lola s’éclipsait avec le jeune vicomte Alain.

Maître le Hivain remettait ses lunettes de fer au fourreau.

— Allons, allons, Penhoël !… disait cependant le marquis de cet accent paternel qu’on prend avec les enfants révoltés, ne voulez-vous pas faire crier toute la paroisse ?… Prenez une demi-heure pour remplir votre devoir… et, après cela, parbleu ! nous vous donnerons votre revanche…

— Puisque vous êtes un enragé !… ajouta Robert qui l’entraîna au dehors.

Avant de sortir, il avait fait signe à maître le Hivain de ne pas s’éloigner.

Les paysans attendaient dans l’aire. Le feu de joie fut allumé à l’aide d’une torche bleue fleurdelisée, et il y eut le nombre convenable de salves d’acclamations parmi les pétards.