Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bordereau du percepteur, la médisance n’avait pas beau jeu contre M. le marquis de Pontalès.

La société le reconnaissait pour roi. Il possédait l’estime éclairée du chevalier adjoint et de la chevalière adjointe de Kerbichel ; il avait l’admiration des trois vicomtes, épris de madame veuve Claire Lebinihic ; les trois Grâces Baboin-des-Roseaux-de-l’Étang auraient volontiers employé le reste de leur jeunesse à chanter ses louanges à l’univers avec accompagnement de guitare.

Ce qui, du reste, aurait milité sérieusement en sa faveur auprès de tout homme non prévenu, c’était l’empressement mis par lui à terminer cette longue haine qui avait séparé jadis le manoir et le château. Pontalès s’était prêté vraiment de bien bonne grâce à cette réconciliation ; l’entremise du jeune M. Robert de Blois s’était bornée à une simple démarche après laquelle M. le marquis, quoique le plus âgé, le plus riche et le plus haut titré, avait fait immédiatement les premiers pas.

Depuis le rapprochement, Penhoël, au su de tout le monde, avait profité plus d’une fois de sa bonne volonté. Cet excellent marquis montrait une obligeance inépuisable. Pour n’en donner qu’un exemple et fournir d’un seul coup la preuve de sa bienveillante délicatesse, nous di-