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communicative et jeune ranimait à chaque instant le plaisir et se chargeait de redonner l’élan à la fête : c’étaient Cyprienne et Diane de Penhoël, les jolies filles de l’oncle Jean, avec leurs cavaliers, deux enfants comme elles, deux beaux et braves enfants dont le sourire vous eût égayé le cœur.

Cyprienne dansait avec Roger de Launoy, qui était devenu un charmant cavalier, à la figure hardie et sentimentale en même temps ; Diane donnait sa petite main blanche à un jeune homme dont la mine résolue et spirituellement insoucieuse eût été remarquée par tous pays.

C’était un peintre parisien que Penhoël avait fait venir pour orner dignement les appartements de Lola.

Depuis deux ans qu’il était en Bretagne, le jeune peintre avait fait une énorme quantité de fresques et de portraits. Personne, dans la société, n’était à même de trancher la question de savoir s’il avait ou non un talent artistique. Lui-même n’en savait trop rien peut-être. Il peignait ce qu’on voulait et surtout tant qu’on voulait ; il prenait la vie comme on la lui donnait, riant au jour le jour et ne soupçonnant point qu’on pût songer au lendemain.

Roger et lui étaient amis jusqu’au dévouement, bien qu’ils ne se fussent jamais fait de grandes protestations de tendresse.