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rie, une armée d’esclaves, et un sérail de cinquante femmes !

Ceci, nous devons le reconnaître, n’avait jamais été parfaitement constaté, mais le fait passait pour acquis, et personne ne songeait à le révoquer en doute.

De quoi Montalt n’était-il pas capable ?…

Ce luxe était, quoi qu’il en soit, sans exemple dans l’histoire de la fashion britannique. Les ladys scandalisées en tenaient bon compte au nabab. Le harem de Montalt faisait les frais de tous les thés de la noblesse et du gentry dans le précieux West-End.

Cinquante femmes ! Des beautés asiatiques et africaines. Des houris de Circassie, des Vénus de Madagascar ! Et aussi de belles filles de Londres en vérité, des sylphides de Paris, des Italiennes, des Espagnoles. On faisait, Dieu merci, la collection complète ! Pour comble, on ajoutait que Berry Montalt s’ennuyait profondément au sein de ces délices. Ceux qui prétendaient savoir disaient qu’il ne franchissait jamais les portes closes de son paradis.

Quel inépuisable sujet d’entretien ! Quel plaisir on aurait eu à surprendre les secrets de ce cœur blasé ! Ce qu’on savait donnait si extrême envie d’en savoir davantage !

Les on dit se croisaient. Quelques-uns pré-