Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/173

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quant à Madame, ses grâces simples et nobles valaient pour le moins cet ensemble de conventions subtiles qui est la science du monde.

— On m’avait bien dit, reprit Robert, ce que je trouverais à Penhoël !… Mais certaines gens ont le bonheur d’être ainsi faits que, pour eux, la renommée est toujours au-dessous de la vérité… Peut-être ne dois-je pas rester en France bien longtemps désormais… Quoi qu’il en soit, j’aurai vu ce que d’autres cherchent en vain parfois toute leur vie… la maison d’un vrai gentilhomme !…

Penhoël rougit d’orgueil.

Robert tendit son assiette vide par-dessus son épaule, et Blaise la prit en poussant un gros soupir.

Robert se retourna vivement.

— Comment ! s’écria-t-il avec une bonté charmante, c’est toi qui es là, mon pauvre garçon ?

— J’ai voulu servir monsieur…, commença Blaise.

— Va-t’en bien vite ! interrompit Robert. Madame, veuillez me pardonner, je vous en prie… mais Blaise est un domestique comme on n’en voit guère… J’ose réclamer pour lui une part des bontés dont vous voulez bien me combler.

Tout le monde, à commencer par le maître