Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.

poir le moment prochain où il leur faudrait lâcher prise.

Ils se turent tous les deux à la fois.

— As-tu entendu ? demanda Robert qui n’osait point croire au témoignage de ses oreilles.

— Oui, répondit Blaise, mais vont-ils nous trouver ?…

— Ils sont bien loin encore, et je n’ai plus de forces !

— Il me semble que mes doigts sont morts !…

Ils prirent haleine et poussèrent ensemble un appel retentissant.

Cet appel eut comme un écho, faible encore, mais distinct.

— Ils viennent !… dit Robert avec un élan de joie ; si Dieu nous sauve, Blaise, il faudra faire pénitence et vivre en chrétiens !

— Pour ma part, je le promets, dit Blaise du fond du cœur.

— Et moi je le jure !

La voix du sauveur invisible se rapprochait.

— Holà !… disait-elle, courage !… tenez-vous ferme !

— Au secours ! au secours !… répliquèrent à l’unisson Robert et Blaise.

Ils commençaient à entendre le bruit de la perche frappant contre les bords du chaland.