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XX

L’ALCÔVE


La comtesse Éliane regarda Saint-Venant en face.

— Vous me prendrez mon fils ! dit-elle d’une voix brève et basse.

— Il ne lui sera point fait de mal, répliqua le conseiller.

— Et vous me demandez ma fille ? ajouta la comtesse.

— Votre fille, madame, si elle devient ma femme, sera, un jour à venir, comtesse de Pardaillan. Songez que je sacrifie M. le baron de Gondrin, que j’ai le Parlement pour moi, et que Pol de Guezevern, qui vit pour vous, qui écrit par votre main, peut faire un testament avant de mourir pour tout de bon.

Éliane s’assit.

— Et si je vous abandonne de la sorte mon fils et ma fille, demanda-t-elle froidement, me délivrerez-vous l’ordre de la reine ?

— Oh que nenni ! répliqua le conseiller en riant.