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XVIII

LA CHAMBRE MYSTÉRIEUSE


La descente était rude, mais chacun de nos trois compagnons avaient bon pied, bon œil et le poignet solide. Au bas de la rampe, il n’y avait qu’un petit ravin à traverser pour atteindre une poterne qui était ouverte, et au seuil de laquelle se tenait notre jolie Mélise.

— Ai-je assez prié Dieu et la Vierge pour en arriver là ! dit-elle. Voici donc mes trois bonnes épées réunies ! Demain, ceux qui croient avoir bataille gagnée en verront de belles !

— Où est votre père, ma fille ? demanda Estéban.

Mélise secoua sa tête charmante et répondit :

— Voilà deux jours que mon père n’a pas voulu boire un seul verre de vin ! Ne comptez pas sur lui et faites vos affaires vous-même.

— Mort de moi ! murmura Estéban, c’est assez notre habitude depuis longtemps, et, si nous nous reposons quelque jour, nous ne l’aurons pas volé. Où est madame la comtesse, ma mignonne ?