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XII

LA CHAMBRE À COUCHER DE LA REINE


Il y avait plusieurs chats et un seul chien, lequel était joli, appartenant à la pure race épagneule des Baléares, mais triste, dominé, mâté. Ce n’était pas un chien heureux. On lui défendait de battre les chats.

Les chats, au contraire, vous avaient des airs vainqueurs à la manière de M. le duc de Beaufort et de ses amis les Importants. Évidemment, c’étaient ici les favoris.

Parmi ces favoris, nous citerons trois préférés : un cat-fox d’Écosse, aux longues oreilles pointues, à la queue de renard, une petite chatte de gouttière d’une idéale gentillesse, zébrée blanc et noir, et enfin, et surtout un matou d’Anatolie, soyeux comme un lama, et portant avec fierté sa splendide toison d’un brun minorangé, qui avait des reflets de feu.

Il s’appelait Kaddour. La reine l’aimait, le cardinal l’adorait, il avait déjà étranglé une douzaine d’épagneuls.