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le dit Pol de Guezevern, ayant chevauché toute la nuit, arrivera aux portes du château de Pardaillan, assez à temps, je le crains, pour signer tous actes convenables et vous rafler votre héritage. »

Parlant ainsi, Renaud de Saint-Venant avait gagné la porte qu’il ouvrit en disant :

« C’est à vous de voir, monsieur mon ami, si vous tenez oui ou non au million d’épargnes et aux cent mille livres de revenus, sans parler du titre de comte. Je vous baise les mains. »





XIII

CHEZ MARION LA PERCHEPRÉ.


Quand Guezevern s’éveilla, le soleil couchant mettait des reflets écarlates aux rideaux de son lit. Il avait dormi d’un si bon sommeil, qu’au premier abord il ne sut point répondre à la question que lui adressèrent les objets inconnus qui l’entouraient :

« Où suis-je ? »

Il sauta hors du lit, tout habillé qu’il était et courut à une fenêtre, d’où il reconnut une des cours intérieures de l’hôtel de Mercœur.

« À Paris ! s’écria-t-il joyeux comme un enfant en vacances, je suis à Paris où je n’étais pas venu depuis cinq longues années ! Ceci est le logis de mon ami et compère le bon Renaud de Saint-Venant, que ma