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— Eh bien ! dit-il, monsieur mon ami, je consens à me fier à vous… je vais passer cette nuit à Presmes… Cette nuit et peut-être les jours suivants.

— Merci, chevalier, merci ! s’écria le bonhomme avec attendrissement.

— Mais ! de la prudence !… reprit Kérizat, — une discrétion à toute épreuve !… et quoique je puisse faire, point de questions, monsieur mon ami !… que je sorte, que je rentre, la nuit, le jour, vous ne devez rien voir… sous peine d’entraver le service de Sa Majesté !

Le vieux veneur mit sa main sur sa poitrine, et de son autre main il serra celle de Kérizat qui gardait un imperturbable sérieux.

— Merci, chevalier, merci ! répéta-t-il. — Vous verrez si je suis digne de votre confiance.

M. de Presmes accompagna Kérizat jusqu’à son appartement.

Puis il redescendit au salon avec toute l’affectation de mystère désirable, ordonna aux officiers de la capitainerie de traiter respectueusement son hôte.

Puis encore il se rendit à l’office pour commander aux domestiques de Presmes de tenir les portes du château ouvertes nuit et jour, à la volonté du chevalier.

Le tout pour le service du roi…