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CHAPITRE XII.

CHANSON DE GERTRAUD.

Les fêtes allaient se succédant sans relâche ; les plaisirs du lendemain ne ressemblaient point à ceux de la veille ; c’était un génie charmant qui présidait à ces joies fashionables, et il semblait que l’imagination féconde des chefs de la maison de Geldberg fût aussi parfaitement inépuisable que leur caisse.

Le lendemain du feu d’artifice, il y avait eu grande représentation dramatique. Des artistes de premier ordre, attirés par l’appât d’une prime royale, étaient venus jouer les pièces en vogue sur le théâtre improvisé de Geldberg.

Succès complet : pièces, comédiens avaient été applaudis à tout rompre. Chacun était de si aimable humeur, que le Triomphe du Champagne et de l’Amour glissé par son ingénieux auteur, Ficelle, après la grande pièce, récolta quelques complaisants bravos.

C’était le second succès de ce joli ouvrage, imprégné d’une morale douce et facile. Vingt ans auparavant, sous le titre de la Bouteille de Champagne, il n’avait été sifflé qu’à demi.

Amable Ficelle, l’auteur principal, et M. le comte de Mirelune, qui était un peu collaborateur, bâillèrent avec transport dans les bras l’un de l’autre, après la représentation.