Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/747

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XIII.

LE CLOU.

Gertraud écouta un instant encore auprès du lit de son père, puis elle revint vers les deux amants qui ne l’apercevaient point, et jeta en se jouant la collerette sur les épaules de Denise.

— Voici un prétexte à votre longue visite, Mademoiselle, dit-elle ; vous aurez attendu votre broderie afin de l’emporter.

Denise s’était redressée en tressaillant.

— Y a-t-il donc si longtemps que je suis ici ? murmura-t-elle.

— Un quart d’heure… dit Franz.

— Une grande heure ! s’écria Gertraud ; mais comment trouvez-vous cela, monsieur Franz ?

Franz toucha le travail délicat et charmant.

— Adorable ! répondit-il.

— Tu es une fée, Gertraud ! dit mademoiselle d’Audemer, en admirant la broderie ; mais je déteste cette collerette, ajouta-t-elle avec un gros soupir.

— Pourquoi cela ?…

— Parce qu’elle me fait penser à cette fête d’Allemagne et à ce long voyage.