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CHAPITRE IV.

LE CHEVALIER DE REINHOLD.

José Mira et Abel de Geldberg avaient certes d’excellentes raisons pour se concilier l’aide du baron de Rodach. Mira se sentait faible contre un amour de quinze ans, d’autant plus puissant qu’il avait duré davantage et qu’il trônait au fond d’un cœur vide, où tout autre sentiment s’était éteint. Abel voulait rester à Paris, où le retenaient impérieusement sa danseuse et ses chevaux d’abord, puis la crainte de quelque coup pendable, monté, en son absence, par ses deux dignes associés.

Le docteur et Abel voyaient, en outre, que la maison était entre les mains de M. de Rodach. L’avance considérable qu’il avait faite de lui-même et sans y être poussé leur donnait une haute idée de sa position financière, et faisait en même temps supposer chez lui une facilité de caractère dont il serait aisé de profiter.

De là les offres d’association. Et ces offres n’étaient point, comme tout le reste, une comédie jouée.

Abel et Mira souhaitaient bien sincèrement enter leur faiblesse attaquée sur la force de cet homme, qui semblait riche et ferme.

Mais ni Abel ni Mira n’avaient, pour ce faire, des motifs si pressants que ceux de M. le chevalier de Reinhold.

Celui-ci était en effet dans la même situation qu’eux ; en outre, il avait à