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— Et don José Mira ?…

— En affaires.

Rodach réfléchit un instant, puis il se dirigea vers la banquette circulaire.

— J’attendrai, murmura-t-il.

— Monsieur, lui dit honnêtement le valet en reprenant sa promenade interrompue, — veuillez vous donner la peine de vous asseoir.

Rodach avait devancé l’invitation.

Ceux qui attendaient comme lui s’étaient assis le plus près possible de la porte des bureaux, qui faisait face à l’entrée. Rodach ne suivit point leur exemple, et prit place à l’écart au centre de la banquette.

Chaque fois que la promenade du valet en habit noir mettait ses traits au jour, le baron l’examinait attentivement et semblait mieux le reconnaître.

Quand il l’eut bien examiné, il ne lui resta plus d’autre ressource que de regarder la pièce où il se trouvait et les figures de ses co-patients, mais ces figures ne signifiaient rien du tout ; — restait la pièce.

C’était un grand carré, nu comme toute antichambre, chauffé par un poêle de faïence et pavé de marbre.

À part l’entrée qui donnait au dehors et celle des bureaux, il y avait trois autres portes.

Sur la première, une plaque de cuivre verni portait cette inscription :

« La Cérès, banque générale des agriculteurs. »

Sur la seconde on lisait en longues lettres noires :

« Emprunt Argentin. »

Sur la troisième, des ouvriers étaient occupés à fixer une plaque dorée qui portait en caractères enjolivés :

« Chemin de fer de paris à ***.

» COMPAGNIE DES GRANDS PROPRIÉTAIRES. »

Ceci était une entreprise toute nouvelle et qui était à peine lancée dans le public.