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à ses rideaux. Jacques Regnault était à son poste, accoudé sur l’appui de sa croisée ; son regard, obstinément fixé sur la fenêtre de Gertraud, était plus triste encore que d’habitude.

Le sourire de la jeune fille se voila de mélancolie.

— Pauvre Jean ! murmura-t-elle, que je voudrais le faire heureux !…

Elle revint vers son lit, et s’agenouilla devant une image de la Vierge que sa mère avait apportée d’Allemagne. Elle pria Dieu pour Jean, pour son père Hans, qui l’aimait si tendrement, et pour tous les malheureux qui ont besoin d’être consolés.

Sa prière, courte et naïve, monta vers le Ciel comme un pur encens.

Quand elle se releva, sa figure avait repris son expression d’espiègle gaieté ; elle alluma un fourneau de fer, et se prit à souffler son feu en chantant.