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— Mon Dieu ! mon Dieu ! murmura Franz, je n’ai pas autre chose que cela… et que puis-je faire avec cent vingt-cinq francs… Voyons, mon brave monsieur, ajoutait-il, voulant essayer de l’éloquence, examinez encore tout cela… Je suis sûr que vous n’avez pas bien vu !

— Si fait, dit Hans ; je ne mettrai pas un franc de plus.

Le jeune homme croisa ses mains sur sa poitrine et poussa un gros soupir. Gertraud était tout attendrie.

Hans lui-même leva involontairement les yeux. Au moment où son regard tomba sur le jeune homme, il se fit un brusque mouvement dans ses traits, et sa joue changea de couleur.

— Gertraud, dit-il d’une voix altérée, allez dans votre chambre, j’ai besoin d’être seul.

La jeune fille obéit aussitôt, non sans jeter un dernier regard de curieux intérêt vers ce jeune homme inconnu qui mettait ainsi du trouble sur le visage de son père.

Hans semblait faire effort pour recouvrer son calme.

Quand il fut seul avec sa pratique, il continua de l’examiner fixement durant une ou deux secondes, puis il baissa les yeux.

— Comment vous nommez-vous ? demanda-t-il à voix basse.

— Franz, répliqua celui-ci.

— Vous êtes Allemand ? reprit le marchand d’habits avec vivacité.

Le jeune homme rougit légèrement.

— Non, répliqua-t-il, je suis Français… et Français de Paris.