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LE BOSSU.

mon espoir chéri, mon bonheur… Écoute ! pour que tu m’aimes, je l’aimerai… Je sais que tu ne m’aimerais plus, tu l’as écrit, Aurore, si je le repoussais… je lui ouvrirai mes bras…

Elle pâlit tout à coup parce que son regard venait de tomber sur dona Cruz.

La gitanita passa dans un cabinet dont la porte s’ouvrait derrière le lit de jour.

— Vous lui ouvrirez vos bras, ma mère ! répéta Aurore.

La princesse était muette et son cœur battait violemment.

Aurore s’arracha de ses bras.

— Vous ne savez pas mentir ! s’écria-t-elle ; il est mort… vous le croyez mort !

Avant que la princesse, qui était tombée sur un siége, pût répondre, dona Cruz reparut et barra le passage à Aurore qui s’élançait vers la porte.

Dona Cruz avait sa mante et son voile.

— As-tu confiance en moi, petite sœur ? dit-elle ; tes forces trahiraient ton courage… tout ce que tu voudras faire, moi je le ferai.

Puis s’adressant à madame de Gonzague, elle ajouta :

— Ordonnez d’atteler, je vous prie, madame la princesse !