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LE BOSSU.

— Tous les vices, capédébiou !

— Toutes les vertus !

— Pas de cervelle…

— Un cœur !… un cœur d’or !

Ce fut Passepoil qui eut le dernier mot. Cocardasse l’embrassa avec effusion.

— À la santé du petit Parisien ! à la santé de Lagardère ! s’écrièrent-ils ensemble.

Carrigue et ses hommes levèrent leurs tasses avec enthousiasme. On but debout. Les prévôts n’en purent point donner le démenti.

— Mais, par le diable ! reprit Joël de Jugan, le bas Breton, en posant son verre, apprenez-nous donc au moins ce que c’est que votre Lagardère !

— Les oreilles nous en tintent, ajouta Saldagne. Qui est-il ? d’où vient-il ? que fait-il ?

— Mon bon, répondit Cocardasse, il est gentilhomme aussi bien que le roi ; il vient de la rue Croix-des-Petits-Champs ; il fait des siennes. Êtes-vous fixés ?… Si vous en voulez plus long, versez à boire.

Passepoil lui emplit son verre, et le Gascon reprit, après s’être un instant recueilli :

— Ce n’est pas une bien merveilleuse histoire, ou plutôt cela ne se raconte pas. Il faut le voir à l’œuvre. Quant à sa naissance, j’ai dit