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LE BOSSU.

vin !… Je ne me sens pas de joie. Eh donc !

Il tendit son verre à Carrigue.

— J’ai l’honneur, reprit-il, de vous présenter mon prévôt Passepoil, qui, soit dit sans vous offenser, allait vous enseigner une courante dont vous n’avez pas la plus légère idée. Il est comme moi l’ami dévoué de Lagardère.

— Et il s’en vante ! interrompit frère Passepoil.

— Quant à ces messieurs, poursuivit le Gascon, vous pardonnerez à leur mauvaise humeur. Ils vous tenaient, mes braves. Je leur ai ôté le morceau de la bouche… toujours sans vous offenser… Trinquons !

On trinqua. Les derniers mots, adroitement jetés par Cocardasse, avaient donné satisfaction aux prévôts, et MM. les volontaires ne semblaient point juger à propos de les relever.

Ils avaient vu de trop près l’étrille.

Pendant que la maritorne, presque oubliée par Passepoil, allait chercher du vin frais à la cave, on transporta escabelles et tables sur la pelouse, car la salle basse du cabaret de la Pomme-d’Adam n’était réellement plus assez grande pour contenir cette vaillante compagnie.

Bientôt tout le monde fût à l’aise et commodément attablé sur le glacis.