Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.
75
LE BOSSU.

— Le chevalier Henri de Lagardère ?

— Oui.

— Notre petit Parisien !… notre bijou ! roucoula frère Passepoil, qui avait déjà l’œil humide.

— Un instant, fit Cocardasse ; pas de méprise ! Nous avons laissé Lagardère à Paris, chevau-léger du corps.

— Eh bien, riposta Carrigue, Lagardère s’est ennuyé de cela… Il n’a conservé que son uniforme, et commande une compagnie de volontaires royaux, ici, dans la vallée.

— Alors, dit le Gascon, halte-là ! les épées au fourreau !… Vivadiou ! les amis du petit Parisien sont les nôtres, et nous allons boire ensemble à la première lame de l’univers.

— Bien cela ! fit Carrigue, qui sentait que sa troupe l’échappait belle.

MM. les volontaires royaux rengainèrent avec empressement.

— N’aurons-nous pas au moins des excuses ? demanda Pépé le Tueur, fier comme un Castillan.

— Tu auras, mon vieux compagnon, répondit Cocardasse, la satisfaction de te battre avec moi si le cœur t’en dit ; mais, quant à ces messieurs, ils sont sous ma protection. À table ! du