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LE BOSSU.

Et Cocardasse, caressant la nuque de son prévôt, dit d’un accent tout paternel :

— Lou coquin a dou souccès, capédébiou !

— Je suis fâché, poursuivit frère Passepoil, de répéter une chose qui paraît déplaire à M. de Peyrolles, mais le fait est que le prince de Gonzague venait très souvent chez Garba… sans doute pour s’instruire. En ce temps-là, le jeune duc de Nevers fut pris d’une maladie de langueur…

— Calomnie ! fit Peyrolles, odieuse calomnie !

Passepoil demanda candidement :

— Qui donc ai-je accusé, mon maître ?

Et, comme le confident se mordit la lèvre jusqu’au sang, Cocardasse ajouta :

— Ce bon M. de Peyrolles n’a plus le verbe si haut, non.

Celui-ci se leva brusquement.

— Vous me laisserez me retirer, je pense ? dit-il avec une rage concentrée.

— Certes, fit le Gascon, qui riait de bon cœur ; et, de plus, nous vous ferons escorte jusqu’au château… Le bonhomme Verrous doit avoir fini sa sieste : nous irons nous expliquer avec lui.

Peyrolles retomba sur son siège. Sa face prenait des tons verdâtres.