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LE BOSSU.

Hier, une femme assassinée près du Temple… la Louvet, une agioteuse…

— Ce matin, un commis du trésor de la guerre, le sieur Sandrier, retiré de la Seine au pont Notre-Dame…

— Pour avoir parlé trop haut de cet Écossais maudit…, prononça tout bas M. de Barbanchois.

— Chut !… fit M. de la Hunaudaye, c’est le onzième depuis huit jours !…

— Oriol !… Oriol à la rescousse ! crièrent en ce moment les joueurs.

Le gros petit traitant parut à l’entrée de la tente. Il avait le masque et son costume d’une richesse grotesque qui lui avait fait dans le bal un haut succès de rire.

— C’est étonnant, dit-il, tout le monde me reconnaît !

— Il n’y a pas deux Oriol ! s’écria Navailles.

— Ces dames trouvent que c’est assez d’un ! fit Nocé.

— Jaloux ! s’écria-t-on de toutes parts en riant.

Oriol demanda :

— Messieurs, n’avez-vous point vu Nivelle ?

— Dire que ce pauvre ami, déclama Gironne, sollicite en vain, depuis huit mois, la place de financier bafoué et dévoué auprès de notre chère Nivelle !