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LE BOSSU.

le poëte, madame de Tencin, madame de Royan et la duchesse de Berry s’étaient bien un peu moqués autour de tout cela, mais pas tant que le régent lui-même.

Il n’y avait guère qu’un homme pour surpasser le régent dans ses railleries, c’était ce bon M. Law.

Les salons étaient déjà encombrés, et Brissac avait ouvert le bal par ordre avec mademoiselle de Toulouse. Il y avait foule dans les jardins, et le lansquenet allait sous toutes les tentes plus ou moins sauvages. Malgré les piquets de gardes françaises (déguisés en Indiens d’opéra) posés à toutes les portes des maisons voisines donnant sur les jardins, plus d’un intrus était parvenu à se glisser. On voyait çà et là des dominos dont l’apparence n’était rien moins que catholique.

C’était un grand bruit, une foule remuante et joyeuse, ayant parti pris de s’amuser quand même.

Cependant, les rois de la fête n’avaient point fait encore leur entrée. On n’avait vu ni le régent, ni les princesses, ni ce bon M. Law. On attendait.

Dans un wigwam en velours nacarat, orné de crépines d’or, où les sachems du grand fleuve