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LE BOSSU.

tentes, il est certain que tout était d’un rococo délicieux. Il y avait des lointains ménagés, des forêts sur toile, des rochers de carton à l’aspect terrible, des cascades qui écumaient comme si l’on eût mis du savon dans leur eau.

Le bassin central était surmonté de la statue allégorique du Mississipi, qui avait un peu les traits de ce bon M. Law. Ce dieu tenait une urne d’où l’eau s’échappait : derrière le dieu, dans le bassin même, on avait placé une machine ayant mission de figurer une de ces chaussées que construisent les castors dans les cours d’eau de l’Amérique septentrionale.

M. de Buffon n’avait pas encore fait l’histoire de ces intéressants animaux, ingénieux, méthodiques et rangés comme des élèves de l’école Polytechnique.

Nous avons placé ce détail de la chaussée des castors, parce qu’il dit tout et vaut à lui seul la description la plus étendue.

C’était autour de la statue du dieu Mississipi que la Nivelle, mademoiselle Dubois-Duplant, mademoiselle Hernoux, Leguay, Salvator et Pompignan devaient danser le ballet indien, pour lequel cinq cents sujets étaient engagés.

Les compagnons de plaisir du régent, le marquis de Cossé, le duc de Brissac, la Fare,