Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/621

Cette page a été validée par deux contributeurs.
187
LE BOSSU.

été grand sans les exemples et les conseils qui empoisonnèrent sa jeunesse.

Le jardin du Palais-Royal était alors beaucoup plus vaste qu’aujourd’hui. Il touchait d’un côté aux maisons de la rue de Richelieu, de l’autre aux maisons de la rue des Bons-Enfants. Au fond, du côté de la Rotonde, il allait jusqu’à la rue Neuve-des-Petits-Champs. Ce fut longtemps après seulement, sous le règne de Louis XVI que Louis-Philippe-Joseph, duc d’Orléans, bâtit ce qu’on appelle les galeries de pierre, pour isoler le jardin et l’embellir.

Au temps où se passe notre histoire, d’énormes charmilles, toutes taillées en portiques italiens, entouraient les berceaux, les massifs et les parterres. La belle allée de marronniers d’Inde, plantée par le cardinal de Richelieu, était dans toute sa vigueur. L’arbre de Cracovie, dernier arbre de cette avenue, existait encore au commencement de ce siècle.

Deux autres avenues d’ormes, taillés en boule, allaient dans le sens de la largeur. Au centre était une demi-lune avec bassin d’eau jaillissante. À droite et à gauche, en revenant vers le palais, on trouvait le rond-point de Mercure et le rond-point de Diane, entourés de massifs d’arbrisseaux. Derrière le bassin se trouvait le quinconce