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LE BOSSU.

— Elle vous croira si vous lui dites le nom de celui qui vous envoie.

— Le nom de monsieur de Gonzague ?

— Non pas !… Et si vous ajoutez que votre maître l’attendra, minuit sonnant… souvenez-vous bien de cela ! dans les jardins du Palais, au rond-point de Diane…

— Avons-nous donc deux maîtres, à présent, sandiéou ! s’écria Cocardasse.

— Non, répondit le bossu, — vous n’avez qu’un maître… mais il ne s’appelle pas Gonzague.

Le bossu, disant cela, gagna l’escalier tournant. Il mit le pied sur la première marche.

— Et comment s’appelle-t-il, notre maître ? interrogea Cocardasse, qui faisait de vains efforts pour garder son insolent sourire ; — Ésope II, sans doute ?…

— Ou Jonas ? balbutia Passepoil.

Le bossu les regarda. Ils baissèrent les yeux. Le bossu prononça lentement :

— Votre maître se nomme Henri de Lagardère !

Ils tressaillirent tous deux et parurent soudain rapetissés.

— Lagardère ! firent-ils de la même voix sourde et tremblante.

Le bossu monta l’escalier. — Quand il fut