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LE BOSSU.

dents ne se comptaient plus, les ministres marquaient à peine ; on regardait à peine les ambassadeurs.

La foule restait pourtant et s’augmentait de minute en minute. Qu’attendait donc la foule ? Elle n’eût pas montré tant de persévérance pour M. le Régent lui-même !

Mais c’est qu’il s’agissait, en vérité, d’un bien autre personnage !

Le jeune roi ? — Non pas. — Montez encore !

Le Dieu : l’Écossais, M. Law, la providence de tout ce peuple qui allait devenir un peuple millionnaire.

M. Law de Lauriston, le sauveur et le bienfaiteur.

M. Law que cette même foule devait essayer d’étrangler à cette même place, quelques mois plus tard.

M. Law dont les chevaux heureux ne travaillaient plus, remplacés qu’ils étaient sans cesse par des attelages humains.

La foule attendait ce bon M. Law. La foule était bien décidée à l’attendre jusqu’au lendemain matin.

Quand on songe que les poëtes accusent volontiers la foule d’inconstance, de légèreté, que sais-je ! cette excellente foule, plus patiente