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LE BOSSU.

— J’ai dit : Gonzague, le prince de Gonzague… celui qui défend mes droits… le mari de la duchesse de Nevers, ma mère…

— Ah !… fit Aurore, — ce Gonzague est le mari de la duchesse de Nevers…

Elle se souvenait de sa visite aux ruines de Caylus.

Le drame nocturne se dressait devant elle. Les personnages, inconnus hier, avaient des noms aujourd’hui.

L’enfant dont avait parlé la cabaretière de Tarrides, l’enfant qui dormait pendant la terrible bataille, c’était Flor…

Mais l’assassin ?…

— À quoi penses-tu ? demanda dona Cruz.

— Je pense à ce nom de Gonzague, répondit Aurore.

— Pourquoi ?

— Avant de te le dire, je veux savoir si tu l’aimes.

— Modérément, répliqua dona Cruz ; — j’aurais pu l’aimer… mais il n’a pas voulu.

Aurore gardait le silence.

— Voyons, parle ! s’écria l’ancienne gitanita dont le pied frappa le plancher avec impatience.

— Si tu l’aimais !… voulut dire Aurore.