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LE BOSSU.

année deux magnifiques récoltes de foin destiné aux écuries du maître.

La seconde récolte venait d’être coupée. De l’endroit où se tenaient nos huit estafiers, on pouvait voir les faneurs qui mettaient le foin en bottes sous le pont.

À part l’eau qui manquait, les douves étaient restées intactes. Leur bord intérieur se relevait en pente roide jusqu’au glacis.

Il n’y avait qu’une seule brèche, pratiquée pour donner passage aux charrettes de foin. Elle aboutissait à ce chemin qui passait devant la fenêtre du cabaret.

Du rez-de-chaussée du château au fond de la douve, le rempart était percé de nombreuses meurtrières ; mais il n’y avait qu’une ouverture capable de donner passage à une créature humaine : c’était une fenêtre basse située juste sous le pont fixe qui avait remplacé depuis longtemps le pont-levis.

Cette fenêtre était fermée d’une grille et de forts contrevents. Elle donnait de l’air et du jour à l’étuve de Caylus, grande salle souterraine qui gardait des restes de magnificence.

On sait que le moyen âge, dans le Midi principalement, avait poussé très-loin le luxe des bains.