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LE BOSSU.

dona Cruz avec un petit air suffisant ; t’y connais-tu ? Te semble-t-elle jolie ?

— Charmante !…

Elle écarta le domino pour voir la jupe et le corsage.

— Charmante ! répéta-t-elle ; c’est d’une richesse… Je parie que je devine… Tu joues la comédie ici, ma petite Flor !

— Fi donc ! s’écria dona Cruz ; moi, jouer la comédie !… Je vais au bal, Voilà tout.

— À quel bal ?

— Il n’y a qu’un bal, ce soir.

— Au bal du Régent ?…

— Mon Dieu ! oui… au bal du régent, ma toute belle ; on m’attend au Palais-Royal… pour être présentée à Son Altesse par la princesse palatine, sa mère… tout simplement, ma bonne petite.

Aurore ouvrit de grands yeux.

— Cela t’étonne ? reprit dona Cruz en repoussant du pied la queue de sa robe de cour ; pourquoi cela t’étonne-t-il ?… Mais, au fait, cela m’étonne bien moi-même… Des histoires, vois-tu, ma mignonne, il y a des histoires… les histoires pleuvent… Je te conterai tout cela !

— Mais comment as-tu trouvé ma demeure ? demanda Aurore.