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LE BOSSU.

chez la femme. Non-seulement l’explication n’avait point abouti, mais encore, menace ou promesse, tout un mystérieux horizon s’ouvrait au devant d’elle.

Il lui avait dit : Vous ne dormirez point cette nuit.

Il lui avait dit encore : Si étranges que puissent vous paraître vos aventures de cette nuit, elles auront pour origine ma volonté ; pour but, votre intérêt.

Des aventures ! — Certes la vie errante d’Aurore avait été jusque-là pleine d’aventures. — Mais son ami en avait la responsabilité, son ami, placé près d’elle toujours comme un vigilant garde du corps, comme un sauveur infaillible, lui épargnait jusqu’à la terreur.

Ses aventures de cette nuit devaient changer d’aspect. — Elle allait les affronter seule.

Mais quelles aventures ? et pourquoi ces demi-mots ?

Il lui fallait connaître une vie toute différente de celle que jusqu’alors elle avait menée : une vie brillante, une vie luxueuse, la vie des grands et des heureux.

Pour choisir, lui avait-on dit. — Choisir sans doute entre cette vie inconnue et sa vie actuelle ?