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LE BOSSU.

Son costume entier, chausses, soubreveste et pourpoint, était de velours noir avec des boutons de jais uni. Il avait la tête nue et ne portait point d’épée.

Il était encore au haut de l’escalier, que son regard cherchait déjà Aurore.

Quand il la vit, il réprima un mouvement. Ses yeux se baissèrent de force, et son pas qui voulait se presser s’attarda. Un de ces observateurs qui voient tout pour tout analyser eût découvert peut-être du premier coup d’œil le secret de cet homme.

Sa vie se passait à se contraindre. Il était près du bonheur, et ne le voulait point toucher.

Or, la volonté de maître Louis était de fer.

Elle était assez forte pour donner une trempe stoïque à ce cœur tendre, passionné, brûlant comme un cœur de femme.

— Vous m’avez attendu, Aurore ? dit-il en descendant les marches.

Françoise Berrichon vint montrer son visage hautement coloré à la porte de la cuisine. Elle dit, de sa voix retentissante et qui eût fait grand honneur à un sergent commandant l’exercice :

— Si ça a du bon sens, maître Louis, de faire pleurer ainsi une pauvre enfant !