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LE BOSSU.

— Et trois fois, moi, entre les deux yeux, en plein front !

— Trois fois, sans pouvoir trouver l’épée à la parade !

Les six spadassins écoutaient maintenant attentifs.

Personne ne riait plus.

— Alors, dit Saldagne, qui se signa, ce n’est pas une botte secrète, c’est un charme.

Le bas Breton mit sa main dans sa poche, où il devait bien avoir un bout de chapelet.

— On a bien fait de nous convoquer tous, mes mignons, reprit Cocardasse avec plus de solennité. Vous parliez d’armée… j’aimerais mieux une armée… Il n’y a, croyez-moi, qu’un seul homme au monde capable de tenir tête à Philippe de Nevers, l’épée à la main.

— Et cet homme ? firent six voix en même temps.

— C’est le petit Parisien, répondit Cocardasse.

— Ah ! celui-là, s’écria Passepoil avec un enthousiasme soudain, c’est le diable !

— Le petit Parisien ? répétait-on à la ronde.

— Un nom que vous connaissez tous, mes maîtres… Il s’appelle le chevalier de Lagardère !

Il paraîtrait que les estafiers connaissaient tous