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LE BOSSU.

» Les deux Navarais se regardèrent. Le jeune haussa les épaules et grommela :

» — Don Luiz !…

» — Don Luiz, sacramento santisimo !… s’écria le plus âgé, — don Luiz ! c’est don Luiz que je voulais dire.

» Et, comme j’hésitais à répondre :

» — Entrez, don Sanche, mon neveu, reprit-il, — entrez !… nous attendrons ici le seigneur don Luiz… ne vous inquiétez pas de nous, conejita !… nous voilà bien… Asseyez-vous, mon neveu don Sanche… Il est médiocrement bien logé, ce gentilhomme !… mais cela ne nous regarde pas… Allumez-vous un cigarillo, mon neveu don Sanche ?… Non ?… Ce sera comme vous voudrez.

» Le neveu don Sanche ne répondait mot. Il avait une figure de deux aunes et de temps en temps se grattait l’oreille comme un grand garçon fort en peine.

» L’oncle, qui s’appelait don Miguel, alluma une pajita et se mit à fumer en causant avec une imperturbable volubilité.

» Je mourais de peur que mon ami ne me grondât.

» Quand j’entendis son pas dans l’escalier, je courus à sa rencontre ; mais l’oncle don Miguel