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LE BOSSU.

Mais on ne trouva point d’explication meilleure que la sienne.

Le jour même où avait eu lieu en l’hôtel de M. le prince de Gonzague cette solennelle assemblée de famille, vers la brune, la jeune fille qui tenait la maison de maître Louis était seule dans sa chambrette.

C’était une jolie petite pièce toute simple, mais où chaque objet avait son élégance et sa propreté recherchée… Le lit en bois de merisier s’entourait de rideaux de percale, éclatant de blancheur. Dans la ruelle, un petit bénitier pendait, couronné d’un double rameau de buis ; — quelques livres pieux sur des rayons attenant à la boiserie, un métier à broder, des chaises, — une guitare sur l’une d’elles, — à la fenêtre un oiseau mignon dans une cage, tels étaient les objets meublant ou ornant cet humble et gracieux réduit.

Nous oublions pourtant une table ronde et sur la table quelques feuilles de papiers éparses.

La jeune fille était en train d’écrire.

Vous savez comme elles abusent de leurs yeux, les jeunes folles ! laissant courir leur aiguille ou leur plume bien longtemps après le jour tombé.

On n’y voyait presque plus et la jeune fille écrivait encore.